Introduction
→ 1983 : concept interface graphique révélé au public
→ depuis évolution rapide aujourd’hui omniprésentes au quotidien : RAM illustrée par Pat WINGSHAN WONG, bande dessinée réalisée suite au confinement témoignant du fait que nous vivons de plus en plus au travers de l’interface. C’est pourquoi l’illustrateur représente la vie quotidienne sous forme d’écrans d’affichages.
→ amène à interroger avenir interfaces qui sont en mutation constante
→ observations d’interfaces futuristes dans le cinéma de science-fiction modelées par des spécialistes, tels que designers UI, UX, ou FUI
→ Référence par excellence pour imaginer le futur : la science-fiction (se référer au guide de la SF Jacques BAUDOU)
→ Dans quelle mesure les interfaces graphiques de science-fiction nous racontent-elles le futur ?
I· Un présent détourné
> 1· Le cinéma de science-fiction comme subterfuge fictif
→ Intrication entre design et fiction :
- étymologie : fiction / donner forme ; design en italien « progettare » / « se projeter dans le futur »
- la science-fiction et le design : même intérêt pour futur, usent pouvoir de l‘imaginaire dans sa capacité à modeler le réel
→ La fiction permet d’enjoliver :
- cinéma SF outil d’expression de la pensée : s’exprimer de manière détournée permet de transmettre ses idées de façon subtile
- Black Mirror : visions de futurs technologiques angoissants, pourtant spectateur accepte, car séduit par la fiction
> 2· Une critique technologique du présent et une mise en garde pour l’avenir
→ La science-fiction est à la fois un écho des avancées technologiques et une source d’innovation :
- Jules VERNE : se maintenait perpétuellement en veille des recherches scientifiques pour écrire
- interfaces stylisées « Okudagramme » ont inspiré les interfaces du XXIe siècle
→ Les oeuvres cinématographiques de science-fiction alertent sur les risques des interfaces :
- Altered Carbon dystopie, accentuation des inégalités sociales, consumérisme, … Mais, selon la réalisatrice Laeta KALOGRIDIS : la série avertie, mais pose finalement un regard bienveillant sur les capacités de l’homme
II· L’ailleurs
> 1· Les interfaces du futur doivent être créées sans association au présen…
→ Esthétique des interfaces, mise à distance du réel :
- Matrix Resurrections inspiré animé Ghost in the shell : interfaces sans repères visuels (pas affordance, les habitudes utilisateur bouleversées) comprenant uniquement une pluie de données (au style typographique très numérique)
- Tron : L’Héritage monde graphique très éloigné du notre : univers colorimétrique harmonieux et minimaliste, environnement géométrique dessiné par la lumière néon
→ Anticiper un futur inconnu :
- dans Tron : L’Héritage, la philosophie du designer d’interface Joseph CHAN est de concevoir sans se préoccuper des contraintes technologiques actuelle
> 2· …au risque d’absurdités cinématographiques
→ Interfaces théâtrales :
- Tron : L’Héritage l’être humain se voit incarné dans l’interface mais cette fois-ci non plus seulement en tant qu’avatar numérique, mais en tant qu’être vivant
- Les gardiens de la Galaxie blockbuster : absurdité ergonomique, manque d’affordance et anarchie des interactions, utilisation surchargée de data design, de vulgarisation
→ Réalisateurs et designers spéculations et hypothèses :
- Minority Report : les interfaces permettent de déchiffrer les pensées des précogs (médiums qui prédisent les futurs crimes) et les contextualisent
III. Ancré dans la réalité
> 1· Les réalisateurs et designers d’interfaces se donnent pour mission de créer un avenir possible
→ Le spectateur doit pouvoir se projeter dans le futur :
- suspension consentie de l’incrédulité au cinéma
→ Puiser dans l’existant et ses enjeux :
- nécessité de créer un futur proche, Her : crédibilité ligne directrice du réalisateur, Spike JONZE
- designer d’interface, Geoff MCFETRIDGE, s’inspire alors du quotidien. L’UI et l’UX dans le film renvoient à des notions connues aujourd’hui : flat design, illustrations au style très humains, interface sur support écran avec fond blanc, des menus, barres de recherches…
> 2· Les interfaces de science-fiction s’intègrent au futur avec discrétion
→ Les designers et réalisateur ont la responsabilité de suggérer des solutions :
- Anthony MASURE, Design et humanités numériques : affirme que notre dépendance aux interfaces est inévitable, mais rôle clef du designer pour des usages positifs
→ Sensibilité graphique tournée vers l’invisible :
- Her : réalisateur ne rejette pas la puissance de la technologie, mais il propose au contraire un avenir où les interfaces sont connectées à leur environnement de façon presque invisible.
- concept « ubiciel », Adam GREENFIELD : risques de la technologie dissimulée dans l’environnement / surveillance
Conclusion
→ grâce à l’usage fiction et à la veille des avancées scientifiques et technologiques, les interfaces SF racontent futur
→ parfois visions cinéma SF trop décalées ou obsolètes, il y a nécessité pour créateurs de trouver équilibre entre références au présent et au futur, entre possible et prémonition
→ réalisateurs et designers SF dessinent ainsi plusieurs avenirs de l’interface qui interpellent et inspirent chercheurs : supports 3D en tout genre, habitudes UX bouleversées, UI minimaliste, transhumanisme, interfaces invisibles…
→ un fait immuable, les interfaces vont faire partie intégrante de l’avenir, ce processus est d’ores et déjà en place : Elon MUSK entrepreneur avide d’ambitions, bercé par les films de science-fiction entrevoit projets technophiles comme Neuralink système d’implants neuronaux, dispositif artificiel d’interface avec le cerveau
→ Ainsi la question qui vient à se poser est la suivante : vers quel avenir de l’interface nous allons finalement tendre ?