II· Superposition d’illusions

> 1· Prémices expérimentales

  fig.7  Calques découpés : jeu de superposition des formes

L’illusion est propre à notre époque. Nous pouvons observer le nombre de filtres utilisés sur les réseaux sociaux, afin de montrer une réalité embellie, voire idillyque. Le cinéma est également construit de cette façon de part ses effets spéciaux qui filtrent la réalité vers la fiction. De ce fait, j’interroge le rapport entre la réalité scientifique et la fiction du cinéma de SF. Je questionne également leurs relations, les transpositions et les interactions qui peuvent s’opérer entre ces deux temps. Tout d’abord, je me concentre sur une superposition de formes [fig.7]. Ces formes sont deux objets, plus précisément deux voitures volantes : l’une est originaire d’un film de SF, Blade Runner 2049 et l’autre est la AirCar  de Klein Vision (une entreprise de recherches sur les voitures volantes). La transparence permet alors de conjuguer ces formes et d’observer les résultats qui en découlent. 

  fig.8  Superposition au scanner : jeu de déformation et d’assemblage

Puis, à l’aide de scans et de calques, je questionne la déformation par le mouvement [fig.8] entre ces deux voitures volantes. Ces deux objets se composent et se décomposent. Cela permet de produire des formes de filtres qui influent sur l’apparence des sujets. Mais, également d’entrevoir certaines interactions qui pourraient se produire, afin de recomposer leurs identités. 

> 2· Identité visuelle

Concernant l’identité graphique, j’utilise le terme « présentur » qui est un mot composé du « présent » et du « futur ». Les deux temporalités qui s’entrecroisent dans mon projet. Dans un premier temps, je superpose deux feuilles l’une sur l’autre [fig.9]. Le transfert de l’encre crée des altérations. 

Dans un second temps, j’entrevois l’altération à la manière de mes prémices graphiques en usant de la déformation du scan [fig.10]. La typographie qui est à l’origine la Futura se transpose vers un futurisme indéchiffrable. En effet, en observant les typographies du « futur », celles-ci sont souvent indéchiffrables et énigmatiques. 

> 3· Interface graphique

  fig. 11  Croquis d’observation d’éléments chronologiques 
  fig.12  Zoning : sous forme de deux pistes « les mondes opposés » et les « couches d’illusions ».

La question de la temporalité étant au centre des films de SF et des recherches scientifiques, il m’a semblé pertinent de construire cette one-page à l’aide d’une frise chronologique [fig.11]. Je me suis notamment documentée sur les dates vers lesquelles les films projetaient leur interprétation de l’avenir. En revanche concernant les informations scientifiques, il s’agira d’user des dates de publication des recherches. J’hésite encore entre me focaliser sur 2023 ou ouvrir à d’autres moments antérieurs. L’objectif sera ainsi d’opérer des croisements entre ces deux temps, de démontrer leurs liens et leurs influences mutuelles [fig.12]. Un jeu de superposition sera alors mis en place. Ce jeu pourra s’effectuer à l’aide de concepts opposés impactant le contenu. L’utilisateur pourra interagir, afin de révéler la réalité

  fig.13  Expérience : observation de mélanges hétérogènes

La chronologie sera construite de façon verticale, appelant l’utilisateur au scroll. L’interface pourra se diviser en deux parties distinctes, l’une concernant les films SF et l’autres les avancées scientifiques. Les indications en terme de dates formeront la frontières entre ces deux temps. C’est grâce au scroll que l’utilisateur pourra effectuer des ponts entre la réalité et la fiction. Cela peut également s’opérer grâce au survol de la souris qui permettra de déchiffrer ces altérations. Afin d’initier mon approche de l’interface, j’use des méthodes scientifiques. Pour se faire, j’expérimente les rapports entre fluides hétérogènes [fig.13]